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samedi 30 septembre 2017

                 L'ITALIE  sept 1968
                              Caro Diario  

Le dragueur de RIMINI « PIERO »


Maman avait tenu sa promesse, on était en Italie, et pour moi ce fut un choc,
Car pour la première fois, j’ai ressenti une émotion pour un autre pays que le mien.
D'abord, il y avait cette langue que je ne comprenais pas,
Mais la musique qu'elle faisait quand les italiens la parlaient
Et leurs mains toujours en mouvement m’amusaient.
Il y avait aussi les monuments, l’opéra, la peinture, la cuisine, et les  FIAT Cinque Cento.
J'éprouvais un bien-être immense dans ce pays que je ne connaissais pas.
Je me sentais chez moi, sur la plage, allongée sur ma serviette,
Vêtue d'un maillot de bain en vichy à carreaux jaune et blanc,
Je lézardais au soleil, Philippe et Michel jouaient devant moi,
Maman assise sur sa serviette se reposait du voyage.
Un garçon s’arrêta devant moi, me cachant le soleil,
et je lui dis d'un ton plein de moquerie,
« Je veux la paix », et le traite de "DRAGUEUR"
Il repart demander à ses amis ce que cela veut dire,
Revient, et me dit que ses intentions sont sérieuses,
me demande d'aller danser avec lui le soir.
J'ai dix-sept ans et demi, et je ne suis pas intéressée, alors,
Pour m'en débarrasser, je lui dis de demander à ma mère,
qui je pense va l'envoyer balader
Mais là, OH surprise, maman dit OUI .Les bras m'en tombent.
Et ce fut la première personne qui toucha mon cœur et qui envahit ma tête
Mais je ne le savais pas ou je ne voulais pas le savoir.
Mais ma ligne de conduite  n'allait pas changer,
Malgré son charme, son intérêt pour moi, son accent italien craquant,
Je ne voulais pas ouvrir mon cœur, ni lui donner mon corps,
Il était dans ma tête, mais ma porte était  fermée.
Nous nous sommes fréquentés trois ans,
avec des voyages à Rimini trois étés en famille pour moi.
Et lui, de son côté, venait me voir en France tous les trimestres.
Maman était aux anges, un bon parti, riche, beau garçon, une Porsche,
Sept ans de plus que moi, pas un gamin,
un seigneur, que demander de mieux pour sa fille.
Mais ma tête, mon cœur, et mon corps étaient malades,
Alors, quand pour moi ce fût le moment de m'engager,
Et sentant arriver cette promesse d'amour, je l'ai laissé partir loin de moi, 
Je ne me suis pas retournée, la fuite me semblait la meilleure solution.
Je n'avais pas pu ouvrir ma porte, j'avais perdu la clef,
j’aime Italie et je l'aimerai toujours.
J’ai du bonheur chaque fois que j'y retourne.
Il y a là-bas quelque part une partie de ma jeunesse,
Cheveux au vent en décapotable sous le ciel d’Italie,
Qui pour moi aura toujours une autre couleur.
Je sais maintenant qu'un morceau de mon cœur est resté là-bas à jamais.
Mais j'avais eu tellement d'amour de la part de mon père,
Que je n'arrivais pas à faire le deuil de la perte de cet amour filial,
Et il n'y avait pas de place pour quelqu'un d'autre, il fallait que je me construise,
Il fallait que je guérisse, si un jour je le pouvais, et cela n'était pas sûr,
Mais j'avais besoin de beaucoup de temps.
Merci à Maman pour toutes mes vacances avec elle en Italie,
Et de tous ses souvenirs que j'ai dans mon cœur.








Francesca da Rimini and Paolo Malatesta







      Retrouvez cette nouvelle dans "Des Mots pour mes Maux et souvenirs"

                 


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